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Le blog présente la presse et l’actualité de NOLWENN FALIGOT ainsi qu’une série exclusive d’articles avec un point de vue singulier sur la mode, l’art et la culture ; en Bretagne, dans les Pays Celtes et au-delà.

LA MODE IRLANDAISE – AU FIL DE L’HÉRITAGE CELTE

Souhaitant présenter une nouvelle facette de la mode dans le monde celte, je peux difficilement ignorer la remarquable série de documentaires intitulée Snáithe conçue par l’Irlandaise Ciara Nic Chormaic, diplômée d’études irlandaises et celtiques et présentée par Ciara O’Doherty, bloggeuse spécialiste de mode. Elle a été diffusée en 2018 sur la chaine en gaélique TG4 comme l’indique son titre Snáithe puisqu’il signifie dans cette langue « le fil ». Mais on peut aisément activer les sous-titres anglais et savourer cette magnifique série d’interviews sur l’impact de la mode de l’île d’Émeraude.

Je l’apprécie d’autant plus que je partage le sentiment que la mode actuelle, dans nos pays celtiques peut plonger profondément ses racines dans un patrimoine très riche.

De fait, Ciara O’Doherty répond aux questions essentielles que j’ai souvent posées à mes amis quand je leur ai rendu visite en Irlande ou quand je les ai accueillis ici en Bretagne : les Irlandais ont-ils un style distinct des autres pour leur mode ? Leur mode est-elle influencée par leur patrimoine celtique ? Et que révèle donc la mode sur le peuple irlandais ?

Les six épisodes de cette série ne se succèdent pas selon un ordre chronologique mais traitent de divers thèmes illustrés par des films et images d’archives pour compléter les interviews.



Au cours du premier épisode, interviewé pendant la London Fashion Week, le styliste Richard Malone souligne qu’ « il existe sans aucun doute une identité. La tradition de l’artisanat est spécifique en Irlande. » et pourtant « Les stylistes irlandais à Londres sont à l’avant-garde de la mode contemporaine et elle ne semble pas irlandaise, elle paraît juste novatrice ».

Ainsi n’est-il pas besoin de concevoir des costumes si clairement inspirés par la mythologie celte comme l’a fait à titre d’exemple Joan Bergin pour les danseurs de Riverdance en 1994, pour dessiner tout de même des modèles et des patrons inspirés de la tradition des vêtements irlandais.


Les fées détestent le rouge, les humains adorent le vert


J’ajoute que j’ai puisé dans quelques livres qui peuvent nous aider à étayer l’aspect historique de cette mise en perspective tels Fabric & Form – Irish Fashion since 1950 écrit par Elizabeth McCrum, curatrice de l’Ulster Museum ou encore After a fashion (A History of the Irish Fashion Industry) de Robert Byrne.

Dans ces volumes, on trouve quelques exemples d’habits anciens. Par exemple, la « cape de Sainte Brigitte » (l’abbesse de Kildare du 5ème siècle et protectrice de l’Irlande) ré-imaginée au 11ème siècle (actuellement préservée à Bruxelles) ou les vieilles capes hiberniennes (Hibernian cloaks).

Sans oublier le dessin ci-dessous par Albrecht Dürer montrant des soldats irlandais avec un style de vêtement aussi original que les tissus utilisés.


Dans la série Snáithe, Jonny Dillon révèle qu’il y avait de nombreuses superstitions en Irlande. « Certaines croyances étaient tissées dans les vêtements ». Par exemple, les fées n’aimaient pas le rouge, aussi un ruban rouge béni - accompagné de sel (auquel sont allergiques les fées) – était-il placé dans le berceau pour protéger les bébés contre leurs maléfices. Comme dit Dillon « il y avait un élément de magie dans la naissance de la mode ».

Et il serait inexact d’affirmer que la mode s’est importée de Grande-Bretagne vers l’Irlande. Bien que l’historienne Ruth Griffin explique dans le film qu’initialement, l’aristocratie et la bourgeoisie en Irlande voulaient porter ce qui était le dernier cri à Paris et Londres car elles avaient vu des dessins sur la façon de confectionner des costumes et des toilettes. Ainsi, il y a deux siècles, il y avait des fileurs de soie dans le quartier des Liberties à Dublin.

Malheureuse conséquence de la politique coloniale en Irlande : les autorités de Londres imposèrent des restrictions sur les industries et le commerce de l’habillement irlandais. Il n’empêche que les costumes traditionnels irlandais pouvaient inspirer la mode de l’époque au-delà de la Verte Erin.


Quand, en 1842, le romancier anglais William Thackeray voyagea en Irlande afin d’effectuer des repérages pour son roman Barry Lyndon [porté à l’écran par Stanley Kubrick en 1975], il découvrit des exemples de vêtements traditionnels tel que les jupons rouges et les grosses chaussettes de laine.


Quelque temps plus tard, un autre écrivain, irlandais cette fois, joua un grand rôle. Il s’agit du dramaturge et poète Oscar Wilde. Comme on le voit dans le film de TG4, il illustrait la « mode dandy ». Avant tout, l’auteur du Portrait de Dorian Gray soutenait les droits des femmes et le féminisme dans le monde anglo-irlandais. C’est pourquoi en 1887 il devint éditeur du magazine Woman’s World auquel participèrent des femmes très en vue (Wilde essaya même d’obtenir un poème de la reine Victoria !). Des pages de cette publication étaient consacrées à la mode.


Comme l’explique dans cette série Declan Kiberd, historien de littérature anglo-américaine, Wilde soutenait le mouvement pour une liberté du corps et estimait que l’homme portait en lui quelque féminité. Il avait coutume de dire : « Toutes les femmes deviennent comme leur mère. C’est cela leur tragédie. Ce qui n’est pas le cas pour l’homme. C’est cela la sienne. »

Il encourageait l’androgynie (dont la « jupe divisée » divided skirt conçue avec sa femme Constance), comprenant le pouvoir des vêtements.

Sans aucun doute, l’homosexualité qui le dirigea vers la prison, l’isolement et la mort à Paris, joua un rôle puissant dans la vision qui était la sienne. En tous cas, considéré dans une perspective moderne, Wilde était un pionnier de la mode.



Résumée dans la partie VI du film, et au fond dans toute la série, surgit l’idée que la créativité des stylistes, de même que l’industrie du textile, bénéficièrent du soutien des personnalités importantes.

Par exemple, il y eut de magnifiques dentelles réalisées dans des écoles dédiées à Limerick et Carrickmacross que finançaient des mécènes. De même, le tweed fut importé à Londres par la philanthrope britannique Alice Hart qui, après un voyage dans le comté Donegal fut choquée par l’extrême pauvreté (après la Grande Famine). En conséquence, elle décida de faire revivre le tweed du Donegal. Elle envoya aux autochtones des exemples de designs des tweeds écossais et les aida à utiliser certaines plantes locales pour fabriquer des teintures.


Des personnalités comme Lady Dunsany (la femme d’un célèbre auteur de contes de fées) soutenaient ce mouvement en promouvant le look « chic paysan ».

Celui-ci fut en particulier mis en valeur par des clichés de photographes montrant des femmes des cottages de l’Ouest. On retrouve le fameux jupon de flanelle rouge ou des vestes des îles d’Aran et du comté de Galway qui furent particulièrement appréciées par les photographes Marguerite Mespoulet et Madeleine Mignon envoyées en 1913 en Irlande par la fondation Albert Kahn (basée à Paris).




Lady Dunsany mourut en février 1916 soit deux mois avant le soulèvement de Pâques qui vit nationalistes et républicains irlandais s’opposer militairement à la présence britannique.

Leur offensive était jumelée avec le mouvement de renaissance gaélique sous toutes ses formes : la langue, les sports, l’éducation, le théâtre et la littérature. Cela impliqua aussi de ré-imaginer des toilettes et vêtements d’une Irlande mythique autant que la création de vêtements pour les suffragettes et les femmes-soldats du mouvement républicain (dont le Cumann na mBan, le clan des femmes).



Laine, tweed, dentelle et lin

Le sens d’une identité très forte est lié à l’usage de tissus originaux. Nous venons de voir le tweed du Donegal. On connait aussi la grande aventure des Tweed Magee, fondés en 1866 qui continue de fabriquer son tweed dans le Donegal, comme Patrick Temple de chez Magee l’explique fièrement dans le documentaire : « La production de nos tissus est toujours irlandaise, ce qui est plutôt rare de nos jours ».

Le lin quant à lui a été utilisé pour des vêtements « de dessus » à partir du 18ème siècle (avec des imprimés dès les années 1750). Puis, on vient de le voir, l’industrie de la dentelle irlandaise qui a connu un soutien important au 19ème siècle.


Aujourd’hui, Aoibheann McNamara et Triona Lillis qui conçoivent ensemble la marque The Tweed Project nous assurent : « Nous sommes totalement ancrées dans la tradition, à la fois dans notre production et dans notre inspiration ».

Par exemple, les deux créatrices s’inspirent beaucoup des pêcheurs d’Inis Oírr, et face à ces îles d’Aran, sur la côte, des couvertures traditionnelles que portent les femmes de Galway.

De même, inspirées des vêtements traditionnels amples et confortables, elles utilisent des tweeds du Donegal pour des survêtements modernes gris ou noirs. Comme beaucoup de designers contemporains, elles « vont chercher des influences au-delà de l’Irlande pour les métisser avec leurs tissus locaux ».


(Extrait de l'épisode II de la série documentaire Snáithe en replay sur la chaine TG4)



Ils sont nombreux ces stylistes à engager la « ré-imagination de vêtements traditionnels ».

Pourtant, un autre bon exemple qu’elles « honorent la tradition » nous vient encore des îles d’Aran, lorsqu’elles empruntent au Crios (prononcer Kriss en gaélique), c’est-à-dire une ceinture multicolore tissée à la main avec de la laine de mouton) qui me rappelle le Gouris du costume masculin de Plougastel-Daoulas (il se trouve comme le signale Francis Favereau dans son dictionnaire qu’en haut breton au Moyen-Âge on utilisait le mot guocris, que je trouve bien proche de l’irlandais…). Le Crios n’est plus vraiment porté aujourd’hui (par les hommes comme par les femmes), mais il demeure un puissant symbole.




La Laine est l’or de la mode irlandaise à travers les siècles. Au cours de divers épisodes de la série télévisée, de nombreux créateurs interviewés – Orla Kiely « The queen of Prints » du comté de Dublin Sud, Chris Weiniger de la filature Donegal Yarns ou Pearl Reddington qui crée de la maille– expriment leur passion pour la laine et évoquent les traditions du tricot sur au moins deux siècles.

« La laine était le matériau le plus accessible et le moins cher pour la plupart des formes traditionnelles d’habits irlandais ». Le tricot avait été introduit au 17ème siècle, ceci étant la laine est filée dès l’âge de bronze ; on a ainsi retrouvé en Ulster des vêtements datant du 8ème siècle avant Jésus Christ.


Au siècle dernier, les pull-overs (jumpers) d’Aran ont connu une grande notoriété dans les années 1930 « à une époque où l’on se questionnait sur notre propre identité » explique Siún Ní Dhuinn. Après la Seconde guerre mondiale, ils devinrent célèbres grâce au groupe musical The Clancy Brothers et des personnalités qui les portèrent tels que les acteurs Grace Kelly et Steve McQueen.

De nouveaux tissus, des nouvelles techniques font partie du jeu. Dans le comté Monaghan, Helen Steele utilise un processus unique en jetant des peintures sur une grande feuille, ce qui fait penser à la technique du peintre Jackson Pollock.

Ensuite elle photographie la peinture qui coule et les images (avec une prédilection pour les couleurs fluorescentes) sont envoyées chez l’imprimeur, les tissus reviennent et sont coupés. « Au contraire de la plupart des stylistes, nous travaillons d’abord la forme. »




Bien sûr, il est plus difficile pour beaucoup de comprendre comment ces robes multicolores appartiennent à la mode irlandaise de nos jours. Mais Helen est très fière, à juste titre, de voir ses vêtements portés au Nigéria, par des femmes africaines à Lagos et ailleurs.


« Costume du dimanche » et le rôle des femmes

Souligné dans la IIIème partie de la série, à partir du 18ème siècle, dans la classe moyenne on portait son costume du dimanche (Sunday Best), puis allant à la messe (quand la foi catholique ne faisait pas l’objet de restriction) les classes défavorisées commencèrent aussi à porter leur costume du dimanche. Celui-ci devint un vecteur de la mode au 19ème siècle pour les événements sociaux.

Comme dit l’historienne Síle de Cléir : « Les beaux habits étaient toujours portés le dimanche, les gens faisait beaucoup d’efforts pour mettre des vêtements plus élégants que pendant la semaine ».

Mais après la Seconde guerre mondiale tout change, surtout dans les villes où les femmes travaillent et veulent montrer leurs atours.


Kate Nolan (du concept store Atrium de Dublin) voit qu’un marché s’est à présent développé pour les stylistes indépendants réalisant des vêtements spéciaux pour le quotidien et non pour l’exception dominicale.

Et Laura Kinsella - une modiste de Dublin - ajoute que, Dieu merci, en Irlande, les gens apprécient particulièrement que le savoir-faire nécessaire pour réaliser des vêtements demande beaucoup de temps.


Games of Thrones et les Vikings

Sans nécessairement l’avoir réalisé, des millions de spectateurs ont vu le résultat du travail des Irlandais dans les arts du costume de scène. Pour la simple raison que des stylistes ont habillé les acteurs du théâtre, du cinéma, de la télévision, des séries de fiction pour Netlix et autres.


Jadis, Mary O’Donnell du Donegal avait réalisé les costumes du film Lovesspell avec Richard Burton tourné en 1979 en Irlande (narrant l’histoire de Marc de Cornouailles qui n’est autre que le redoutable comte Conomore de Bretagne).

De plus, avec sa boutique de Dawson Street à Dublin, Ms O’Donnell a assuré une célébrité mondiale pour les talents de tricoteuses de sa bourgade natale de Kilcar, habillant notamment le clan irlando-américain des Kennedy qui donna un président aux États-Unis.

Porter les pull-overs et les vêtements O’Donnell avec leurs symboles celtiques dessinés à partir du mythique Book of Kells conférait aux Irlando-Américaines le sentiment de se réconcilier avec leurs profondes racines celtiques.


De nos jours, Oliver Duncan Doherty est un créateur qui utilise les techniques du macramé pour réaliser des costumes de films de science-fiction ou fantastiques.

« Les possibilités sont sans fin » dit-il en racontant comment il a rejoint une équipe de 70 créateurs pour la série Games of Throne en grande partie tournée à Belfast.


De même, Joan Bergin (costumière du Focus Theater) prétend qu’on vient en Irlande pour découvrir des créateurs d’univers pour le cinéma, la télé et autres médias d’internet. Elle « connait la musique » puisqu’elle a joué sa partition dans la fameuse série Vikings (aidé par le fait que les historiens de Trinity College Dublin ont travaillé sur l’histoire de l’Irlande viking et les fondations danoises de Dublin). De même lorsqu’elle avait travaillé pour les danseurs de Riverdance donnant une grande visibilité aux accessoires celtiques tels que la mythique broche de Tara.


Aussi Ciara O’Doherty rappelle-t-elle cette évidence : « Il n’y a pas si longtemps, les réalisateurs qui tournaient des films en Irlande, venaient avec leurs techniciens et leurs stylistes venus de l’étranger parce que les talents faisaient défaut ici. Les choses ont bien changé à présent étant donné que les arts traditionnels sont entrés dans une ère nouvelle. »


La conquête de l’Amérique


Dès les années 1950, les stylistes irlandais ont connu un grand succès aux États-Unis. Les Américaines adoptèrent le « look campagnard irlandais » (peasant look) et l’Irish Red Flannel. Deux exemples (qui ne sont pas mentionnés dans le film) mais que j’aimerais tout de même citer.

Le film de John Ford, L’Homme tranquille (1951) avec John Wayne et Maureen O’Hara ont beaucoup fait pour le « peasant look ». Tous les costumes avaient été réalisé par la famille Ó’Máille de la fameuse Maison de Style de Galway.

Soutenu par le clan Kennedy, John Ford exprimait par ses films un fort soutien à l’identité nationale et au combat de l’Irlande pour son indépendance.



D’une famille très nationaliste, venait aussi la styliste Neillí Mulcahy : sa mère, Min Ryan, était l’une des fondatrices de l’armée clandestine des femmes

(Cumann na mBan). Elle avait donc pris part, tout comme son futur mari, Richard Mulcahy, au soulèvement de Pâques 1916. Celui-ci devint chef d’état-major de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) l’année suivante et plus tard ministre de la Défense de l’État libre irlandais.

Diplomée de l’Académie de stylisme (Academy of Dress Design) de Grafton Street à Dublin, leur fille Neillí se rendit à Paris en 1951 pour étudier auprès de Jacques Heim, le président de la Chambre syndicale de la Haute Couture et précurseur du maillot de bain deux pièces qu’on appellera Bikini.



À Dublin, elle ouvrit un atelier de Couture et se lança dans une carrière à succès, retravaillant les textiles irlandais comme la laine et le tweed. Elle connut son heure de gloire lorsque sa tante, Mary Kate, porta l’une de ses robes lors de sa visite aux USA avec son mari le président irlandais Seán T. O’Kelly.



Neillí Mulcahy est également très célèbre pour avoir conçu les uniformes des hôtesses de l’air de la compagnie Aer Lingus.

Comme Elizabeth McCrum l’indique dans son livre (Fabric & Form – Irish Fashion since 1950), on assista alors à une certaine renaissance celtique :

« Les stylistes des années 1950 étaient très conscients que leur identité irlandaise était aussi un atout marketing. Ils utilisaient des tissus irlandais et souvent donnaient des titres à leurs modèles qui faisaient preuve de “celtisme”. Quelques exemples : le « Marbre de Kilkenny » ou le « Diamant irlandais » d’Irene Gilbert ; la « Lavandière irlandaise » et « Bainin » [báinín signifie en gaélique laine tissée ou flanelle] de Sybil Connolly ; « Strongbow » et le « Charme du druide » de Raymond Kenna ; « Stirabout » (un porridge typiquement irlandais) et « Aer Lingus » de Neillí Mulcahy.




Sybil Connolly devint la plus célèbre de ces stylistes.

Bien que née au pays de Galles mais d’une famille du comté Waterford, elle créa son premier atelier de Couture en 1940 à Dublin. Comme le rappelle la journaliste Deirdre McQuillan dans le programme de TG4 “ elle connaissait la valeur de l’image” en créant des modèles conçus pour le marché américain en 1953. Elle représentait « la nouvelle fraîcheur de l’Irlande ».


Connue pour son utilisation du lin irlandais, l’on appréciait aussi particulièrement sa dentelle au crochet (de tradition irlandaise). « Elle célébra ce que l’on considérait comme banal, le propulsant jusqu’à la renommée internationale ». Portaient ses robes des célébrités telles les actrices Elizabeth Taylor et Julie Andrews (Mary Poppins) et la Première dame Jackie Kennedy portant une de ses jupes pour le portrait officiel de la Maison Blanche en 1961.

Beaucoup en Amérique voulaient porter le fameux jupon de flanelle rouge.

Ainsi avait-elle compris ce concept que partagent tous les interviewés de la série

Snáithe : l’Irlande romantique existera toujours mais les stylistes l’interprètent de mille façons différentes. En d’autres termes, le patrimoine irlandais aura toujours

un impact pour les pionniers de la mode actuelle.


À la fin de la Vème partie de la série, la réalisatrice Ciara O’Doherty nous donne une bonne idée de ce que pourrait être la conclusion de notre article :

« Il ne fait aucun doute que les stylistes irlandais de ses dernières années ont développé une image totalement rafraîchie de l’Irlande qui fait oublier le cliché rural traditionnel qu’on nous a souvent imposé de l’extérieur et depuis trop longtemps. »

« Je suis fière de voir qu’ils réécrivent l’histoire de la mode et construisent en même temps une identité contemporaine. Les créateurs de nos jours façonnent une mode qui sera aussi célèbre un jour que les fameux jumpers des îles d’Aran. »





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